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C'était le 25 avril au Portugal il y a 46 ans

Dernière mise à jour : 9 janv. 2021

Par Jean-Christophe PINA pour BU

D'après le récit de Jean LEVY, témoin de la Révolution des Oeillets


Le 25 avril 1974 au Portugal au matin, c'était la révolution au Portugal, la Révolution des Oeillets: en chantant Grândola, le peuple et les militaires en révolte libèrent le pays du fascisme.


Lisbonne, couverte d'oeillets rouges, se libérait de 48 années de dictature fasciste ! Le peuple portugais, les soldats et leurs capitaines en révolte fraternisaient dans les rues, les places et les boulevards de la capitale du Portugal. Tout cela avait commencé dans les casernes, tard dans la nuit : " Grândola Vila Morena ", est diffusée sur les ondes de Radio Renaissance à minuit vingt minutes et dix-neuf secondes. C'est une chanson de José Afonso qui donna le signal de la Révolution des Oeillets au Portugal le jeudi 25 avril 1974. Une révolution qui, sans verser le sang, mit fin à une dictature de soixante ans. Une chanson, des oeillets, une révolution pacifique: drôle de pays. Dans les studios de Radio Renaissance à Lisbonne, un journaliste et un technicien du son parviennent à tromper la censure et à mettre sur les ondes la chanson de José Afonso. C’est le signal convenu avec le Mouvement clandestin des capitaines, pour lancer l’insurrection militaire contre le régime fasciste de Marcelo Caetano. A l’écoute de la chanson, les soldats rebelles sortent de leurs casernes. Le soir même, le premier ministre, réfugié dans une caserne de la gendarmerie, se rend. La plus longue dictature d’Europe tombe, sans que, pratiquement, une goutte de sang ne soit versée. La Révolution des Oeillets triomphe.


Le 25 avril 1974 au Portugal, des capitaines en rupture avec le système de Salazar se révoltent et prennent le pouvoir. La voix calme d'un mystérieux « Commandement du Mouvement des Forces armées» transmise par les radios de Lisbonne, Renascenta et Radio Clube donnant le signal de la révolte aux capitaines mutins, exhorte les gens à rester chez eux et à garder leur calme. C'est compter sans les sentiments de la population. Ne tenant aucun compte de ces conseils, répétés à intervalles réguliers, ils envahissent les rues et les places en se mêlant aux militaires. Le Premier ministre Marcelo Caetano se réfugie dans la principale caserne de gendarmerie de Lisbonne où un jeune capitaine de cavalerie, Salgueiro Maia, accepte sa reddition. Caetano, qui avait succédé en 1968 au dictateur Antonio Salazar, victime d'une attaque cérébrale (1899-1970), demande à remettre le pouvoir au général Antonio Spinola « pour qu'il ne tombe pas dans la rue». Puis le successeur du dictateur, est mis dans un avion avec un aller simple pour le Brésil. Seule la PIDE, la redoutable police politique qui a entretenu la terreur durant cinquante ans de salazarisme, oppose une résistance qui fera six morts. Elle est réduite durant la nuit. Toute la journée, une foule énorme s'est massée au centre-ville, près du marché aux fleurs, pour appuyer les rebelles de l'armée. Ce 25 avril 1974, c'est la saison des œillets.


Le lendemain, Spinola, le « général au monocle », annonce la formation d'une Junte de salut national sous sa présidence, et lit la proclamation du Mouvement des Forces armée (MFA) qui propose de rendre