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L'Everest, voyage sur le toit du monde

Par Céline B. pour BU


Depuis sa découverte, l'Everest, le « toit du monde », ne cesse de fasciner et d'attirer les convoitises d'aventuriers chevronnés ou amateurs. Malgré ses dangers, son ascension reste considérée comme le Graal, la possibilité de réaliser une prouesse hors du commun, d'accéder à des paysages impressionnants mais aussi de mettre ses compétences physiques à rude épreuve. Décryptage de ce lieu de fantasme et de dérives qui suscite toutes les rêveries.



Le projet fou d'alpinistes ambitieux


Situé sur la chaîne de l'Himalaya entre le Népal et la Chine, le mont Everest est toujours le plus haut sommet du monde et culmine à une altitude de 8849 mètres. Après avoir été remarqué en 1847, il est baptisé en 1865 par les occidentaux d'après le nom de George Everest, explorateur des Indes orientales de 1830 à 1843. Dès les années 1920, de nombreux passionnés décident de se lancer à sa conquête.


Alors que les expéditions se succèdent depuis le versant nord du Tibet, les victimes des conditions météorologiques difficiles s'enchaînent. George Mallory et Andrew Irvine perdent ainsi la vie en 1924 en voulant atteindre son sommet. En 1950, le Népal autorise enfin les ascensions par la face sud qui se révèle moins dangereuse à emprunter. Trois ans plus tard, Edmund Hillary et Tensing Norgay sont les premiers à parvenir tout en haut de l'Everest. Ils ouvrent la voie à une foule de successeurs qui partent à son assaut.


Depuis 1922, 14 000 alpinistes ont tenté l'ascension avec la réussite au bout du chemin pour 4000 d'entre eux. Il faut attendre cinquante-trois ans pour voir une femme à son sommet tandis que la japonaise Junko Tabei entre dans l'histoire le 16 mai 1975. Vingt ans après, la britannique Alison Hargreaves accomplit, elle aussi, un exploit en gravissant l'Everest en solitaire sans assistance respiratoire. La première expédition française est, pour sa part, initiée en 1978 par Pierre Mazeaud : ses complices Jean Afanassieff et Nicolas Jaeger y établissent un record d'altitude en skiant à 8300 mètres.



Un habitat naturel menacé par le tourisme de masse


À 160 kilomètres de Katmandou, le « Chomolungma », de son nom tibétain signifiant la « déesse mère des vents », a été modelé par l'érosion glaciaire. Ses trois faces, où s'érigent le glacier du Khumbu (la « vallée du silence »), le glacier du Rongbuk et le glacier de Kangshung, témoignent d'un climat extrême. Le mois de janvier s'impose comme le plus froid avec une moyenne de -36 degrés, comparativement au mois le plus chaud, juillet, où la température s'élève à -19 degrés.


De juin à septembre, c'est la mousson. Les précipitations arrivent en provenance de l'océan Indien avec une suite de tempêtes de neige. De novembre à février, les vents violents soufflent jusqu'à 285 kilomètres par heure et il peut tomber près de trois mètres de neige en 24 heures. Alors qu'il gèle en permanence, la faune et la flore se font rares. Après 5000 mètres d'altitude, seul un buisson comme le Rhododendron rivale est capable de survivre.



En dépit de ces conditions délicates, le tourisme de masse explose et rien ne semble retenir les grimpeurs férus de sensations. Le 10 mai 1996, la nature reprend pourtant ses droits en devenant une funeste journée où plusieurs explorateurs décèdent, bientôt prisonniers des glaces. Sans prendre garde aux éléments climatiques, huit personnes sont retrouvées sans vie, enlisées dans la neige. On évoque souvent la tragédie de l'un des guides de l'expédition, Rob Hall, qui meurt de froid en ayant voulu secourir un client. Il restera en contact téléphonique avec sa femme enceinte jusqu'à son décès.


Ni la création du parc national de Sagarmatha en 1976, ni celle de la réserve de Qomolangma en 1988 n'ont, dès lors, été suffisantes pour endiguer le phénomène et protéger cet habitat naturel. Le peuple tibétain des sherpas s'est décidé à transformer cette mode en activité économique. L'attrait autour de l'Everest leur a ainsi permis d'élargir leurs aptitudes de travail en portant les alpinistes durant leur ascension. Aujourd'hui, l'heure est à la conquête aérienne, désormais lancée pour survoler le sommet et prendre des clichés à couper le souffle. En attendant la future rébellion – prévue - d'une nature troublée par la main de l'homme ?

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