Steve McQueen, fou du volant, disparaissait un 7 novembre
Dernière mise à jour : 9 janv. 2021
Par Jean-Christophe PINA pour BU
Fêtes, drogues, sexe... Mort à 49 ans, Steve McQueen, ex-mécanicien et marin, a brûlé sa vie et terrorisé les plateaux de Hollywood. Un documentaire, “Steve McQueen : The Man and Le Mans”, revient sur ce qui le faisait vibrer avant tout : la course automobile.

Quarante ans après la mort de Steve McQueen, la saga s'étoffe, les langues se délient et chacun peut réécrire son rôle à l'envi. Prenez Alan Trustman, que le cinéma avait tout à fait oublié : sous les projecteurs d'un nouveau documentaire — Steve McQueen : The Man and Le Mans —, l'ex-scénariste, qui s'est reconverti dans le négoce des métaux précieux, se gonfle d'importance. En costume sombre et noeud papillon, sous des airs sages d'aristocrate du barreau (ce qu'il fut), l'octogénaire précieux raconte comment il devint le mentor d'une star qui vivait sur la réserve :
« Je l'ai convaincu que, dès qu'il arrivait sur un plateau, et quoi que dise le réalisateur, il devait réciter ce mantra : "Je décide moi-même ce qui est bon ou mauvais, et je n'ai pas à m'en expliquer ! J'aime les femmes, mais je les crains un peu ! Je ne m'engage pas dans une relation parce qu'il y a toujours le risque d'en souffrir ! Je ne me bats pas, mais si vous me cherchez des noises, je vous démolis !" »
“Ce fils de pute me connaît comme personne !" Steve Mc Queen, à propos du scénariste Alan Trustman.

Selon Trustman, Steve McQueen récitait invariablement ces lignes avant chaque film. Et jouait à merveille ce personnage de monstre écorché. L'avocat connaît son sujet. Pour écrire les scénarios de L'Affaire Thomas Crown et de Bullitt, qui firent de McQueen une divinité à la fin des années 1960, Trustman a étudié le comédien sous les moindres coutures (« Ce fils de pute me connaît comme personne ! » disait celui-ci). Il l'a ensuite accompagné dans une période cruciale de sa vie. Celle pendant laquelle l'acteur a voulu prendre le pouvoir à Hollywood et produire le film « ultime » sur la course automobile. Pour se crasher en beauté.
Dans The man and Le Mans, Gabriel Clarke et John McKenna, deux documentaristes anglais, détaillent, avec une belle profusion de témoignages intimes et d'images d'archives, les obsessions et les défis insensés d'un comédien dont le coeur ne battait jamais si fort que dans la fièvre d'une course. Ils ont de la suite dans les idées. Leur film précédent, consacré au motard Barry Sheene et à James Hunt, vedette de la F1, est titré Quand les playboys régnaient sur le monde. Il dépeint le début des années 1970, quand les pilotes faisaient la noce avec les stars et que la vitesse était la plus glamour des conquêtes.
« L'époque était à la libération tous azimuts, dit Gabriel Clarke. Hollywood, le rock, le sport, le sexe et la drogue faisaient bon ménage, et le credo était le même : toujou